Alors que le directeur général de la Police nationale d’Haïti (PNH), Rameau Normil, a annoncé l’arrestation de trois membres présumés du groupe criminel « Viv Ansanm » en République dominicaine, les autorités policières du pays voisin ont démenti toute implication dans une telle opération.
Lors de la cérémonie marquant les 30 ans de la PNH, M. Normil a déclaré que ces individus avaient été interceptés alors qu’ils tentaient d’acheter des drones kamikazes à des fins militaires. Il a souligné que cette opération était le fruit d’une coopération active entre les services de renseignement haïtien et dominicain. Selon ses propos, ces arrestations illustrent la détermination de la PNH à démanteler les réseaux terroristes menaçant la stabilité nationale :
« La police est déterminée à les traquer jusqu’au bout, qu’il s’agisse de terroristes en sandales ou en cravate », a-t-il affirmé.
Pourtant, cette version est contredite par la Police nationale dominicaine, qui, par la voix de son porte-parole, le colonel Diego Pesqueira, a déclaré n’avoir connaissance d’aucune opération de ce type. « Aucune unité ne rapporte l’arrestation de ressortissants étrangers avec ce type d’équipement », a-t-il précisé, réfutant ainsi tout effort conjoint ou coordination policière concernant une affaire liée à des drones ou à des activités terroristes.
Un document émanant des services d’immigration dominicains vient toutefois semer le doute. Ce dernier confirme la remise de trois individus — Saint-Fleur Stenio, Roudley Etienne et Sony Pierre — aux autorités haïtiennes. Cependant, le document ne précise pas les motifs de leur arrestation, ni ne fait mention de drones ou d’une quelconque coopération policière.
Deux versions, une même opération
Alors que la PNH parle de neutralisation d’un projet terroriste transfrontalier grâce à une collaboration régionale, la police dominicaine semble vouloir se distancer de toute implication dans une opération de sécurité internationale sensible. Cette divergence soulève des interrogations :
• S’agit-il d’un problème de communication entre les institutions ?
• Les autorités dominicaines veulent-elles éviter d’être associées publiquement à une opération impliquant des groupes armés haïtiens ?
• Ou bien la PNH a-t-elle exagéré certains éléments pour marquer les esprits lors d’un discours solennel ?
Pour l’instant, la vérité reste floue. Une chose est sûre : dans le contexte d’insécurité grandissante en Haïti, toute information liée aux groupes armés et à leur éventuelle coordination régionale soulève inquiétudes, spéculations et tensions diplomatiques.
La République