Corruption : des organisations de défense des droits humains portent plainte contre Georges Wilbert Franck, ministre des Affaires sociales et du Travail

Un collectif de seize organisations de la société civile œuvrant dans les domaines des droits humains, de la justice et de la transparence, a déposé une plainte formelle au Parquet de Port-au-Prince pour corruption présumée contre plusieurs hauts fonctionnaires de l’administration publique.
Les personnalités visées par cette action sont : Jean Michel Moïse, actuel ministre de la Défense ; Georges Wilbert Franck, ministre des Affaires sociales et du Travail ; Emmanuel Paul, ex-directeur de cabinet au ministère de la Défense ; et Norbert Chery, ancien administrateur, tous accusés d’avoir participé à des actes de mauvaise gestion et de détournement de fonds publics.
Selon la correspondance transmise au Commissaire du Gouvernement près le Tribunal Civil de Première Instance de Port-au-Prince, les plaignants affirment que des fonds publics auraient été frauduleusement perçus par des proches du ministre Moïse, en échange de commissions illicites. Sur un lot de 25 véhicules achetés par le ministère, seulement 10 auraient été effectivement livrés, les autres ayant disparu dans des transactions douteuses.
Le ministre des Affaires sociales est quant à lui soupçonné de pratiques irrégulières autour de subventions et d’une utilisation opaque du service de transfert mobile « MonCash » à destination des personnes déplacées. Une sommation lui avait déjà été adressée à ce sujet en mai dernier.
D’autres éléments inquiétants renforcent la gravité de la plainte : la démission d’Emmanuel Paul, perçue comme une manœuvre pour échapper à ses responsabilités, et le départ du pays de Norbert Chery, qui pourrait viser à se soustraire à toute poursuite judiciaire.
Les organisations signataires, parmi lesquelles AUMOHD, DVH, JASMA, RONDDH, OHDLP, LHDDH, ou encore la BSAC, demandent au Parquet de recevoir leur plainte, de mettre en mouvement l’action publique conformément aux dispositions du Code d’Instruction Criminelle, de reconnaître leur qualité de parties civiles et d’adopter des mesures conservatoires urgentes afin de préserver les preuves.
« L’impunité est un fléau qui gangrène notre société. Il est temps d’y mettre un terme », ont insisté les représentants des organisations, qui affirment leur volonté de suivre l’affaire de près et d’obtenir justice au nom de l’intérêt collectif.
La République
What's Your Reaction?






