Le Brésil formera 400 policiers haïtiens : un nouvel appui face à la crise sécuritaire

Port-au-Prince, 14 juin 2025 — En marge du Sommet Caraïbes-Brésil tenu à Belém, le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva a annoncé un soutien concret à Haïti : la formation prochaine de 400 agents de la Police nationale d’Haïti (PNH) par des institutions spécialisées brésiliennes.

Cette décision s’inscrit dans un contexte de crise sécuritaire aiguë en Haïti, où les forces de l’ordre font face à une violence armée croissante, au déficit d’équipements, et à un épuisement généralisé du personnel. Pour le chef d’État brésilien, cette formation est une réponse directe aux besoins urgents de renforcement des capacités de la PNH, mais elle fait aussi partie d’un projet plus ambitieux : bâtir un plan national de développement pour Haïti, soutenu par l’ensemble de la communauté internationale.

« La solution à la crise haïtienne ne peut pas être seulement sécuritaire. Elle doit aussi être sociale et structurelle », a insisté Lula, appelant les pays de la région à agir de manière concertée.

Un retour assumé dans le dossier haïtien

Le Brésil ne fait pas ses premiers pas en Haïti. Acteur central de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) entre 2004 et 2017, le pays semble vouloir renouer avec un rôle moteur dans l’appui à la stabilité haïtienne — mais cette fois en dehors d’un cadre militaire onusien.

En proposant un programme de formation professionnelle pour des centaines de policiers haïtiens, Brasília privilégie un partenariat technique et institutionnel, qui pourrait également servir de modèle pour d’autres formes d’assistance régionale. Les détails opérationnels du programme n’ont pas encore été dévoilés, mais des sources diplomatiques indiquent que les premières sessions pourraient débuter dès le second semestre de 2025.

Une lueur d’espoir pour une PNH fragilisée

Avec moins de 10 000 agents actifs pour une population de plus de 11 millions d’habitants, la PNH reste largement sous-dimensionnée. Les zones sous contrôle de gangs armés se sont multipliées ces derniers mois, notamment dans la région métropolitaine de Port-au-Prince, rendant l’intervention policière de plus en plus difficile.

Dans ce contexte, l’initiative brésilienne est perçue comme un geste significatif de solidarité sud-sud, mais aussi comme un signal clair : la solution à la crise haïtienne ne pourra venir que d’un engagement international à long terme, respectueux de la souveraineté nationale.

La République