Le syndicat du SNGRS annonce une manifestation devant le Ministère de l’Environnement pour exiger le départ de Paulemon Germain

Le Syndicat du Service National de Gestion des Résidus Solides (SNGRS) se prépare à organiser dans les jours à venir un mouvement de protestation devant les locaux du Ministère de l’Environnement, pour dénoncer ce qu’il qualifie de mauvaise gestion et de corruption au sein de l’institution.
Selon le président du syndicat, M. Hyppolite, les employés en charge de la collecte des ordures dans les rues de la capitale dénoncent les mauvaises conditions de travail déplorables et du mépris des autorités hiérarchiques.
Le principal point de revendication : le renvoi immédiat de Paulemon Germain, accusé par les syndicalistes de « détruire l’institution de l’intérieur, section par section ».
La mobilisation s’annonce particulièrement tendu. D’après les déclarations du syndicat, certains employés envisageraient d’allumer des pneus pour se faire entendre, soulignant que le climat au sein du ministère est devenu « trop froid », tant au sens propre qu’au figuré.
« La situation est critique. Les travailleurs sont à bout. S’il faut réchauffer les murs du ministère avec des pneus pour qu’ils entendent nos cris, nous le ferons », a affirmé M. Hyppolite, visiblement déterminé à maintenir la pression.
Le SNGRS appelle à la solidarité de toutes les forces syndicales du pays et met en garde les autorités contre toute tentative de répression du mouvement.
Le Ministère de l’Environnement n’a pas encore réagi officiellement à cette annonce. Toutefois, des tensions sont à prévoir dans les jours à venir autour du bâtiment ministériel si aucune réponse n’est donnée aux revendications.
Alors que l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC), dans un rapport officiel, a recommandé à la justice d’ordonner l’arrestation du Directeur Général du Service National de Gestion des Résidus Solides (SNGRS), Germain Paulemon, pour avoir détourné 125 millions de gourdes de carburant, ce dernier continue d’occuper son poste.
D’après les informations dont nous disposons, Germain Paulemon bénéficierait d’un solide appui au sein du système judiciaire, ce qui entraverait le bon déroulement de la procédure judiciaire comme le prévoit la loi. Plusieurs sources affirment que certaines figures influentes du secteur judiciaire seraient en connivence avec lui pour bloquer l’évolution du dossier.
Lors de son audition devant la commission d’enquête de l’ULCC, Germain Paulemon a reconnu avoir utilisé une partie du carburant à des fins personnelles, invoquant des situations « exceptionnelles ». Toutefois, ces justifications n’ont pas suffi à atténuer la gravité des faits, d’autant que le carburant détourné représente près de 50 % des achats effectués par le SNGRS pendant la période visée par l’enquête.
Ce dossier, désormais hautement médiatisé, met en lumière l’impunité persistante dans la gestion des ressources publiques en Haïti, et la nécessité d’une action immédiate des autorités de transition pour restaurer la transparence et la responsabilité au sein des institutions publiques.
Emmanuel Louissaint
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