Quand l’ambition écrase la dignité : le cas Séraphin

Port-au-Prince, le 10 juillet 2025 — Ce qui aurait pu être le parcours prometteur d’un jeune engagé vire aujourd’hui à la controverse publique. Richardson Séraphin, ancien fonctionnaire et chroniqueur connu pour ses prises de position virulentes contre le gouvernement, sollicite désormais sa réintégration dans l’appareil d’État qu’il avait pourtant dénoncé avec force.

Des attaques virulentes aux demandes pressantes
Au cours des derniers mois, Richardson Séraphin s’était illustré par des déclarations publiques particulièrement dures à l’égard de plusieurs ministres et du Conseil présidentiel de transition (CPT). Ses propos, souvent marqués par des insultes et des accusations de trahison nationale, avaient contribué à l’installer comme l’une des voix critiques les plus tranchantes contre le pouvoir.

Cependant, selon plusieurs sources proches de la Primature, l’ancien chroniqueur multiplie aujourd’hui les démarches discrètes — lettres officielles, courriels et interventions en coulisses — pour obtenir un retour dans le système. Une démarche qui surprend d’autant plus qu’elle s’adresse aux mêmes institutions qu’il accusait, il y a peu, de dérives graves.

Une stratégie de victimisation médiatique
Toujours d’après ces sources, Richardson Séraphin chercherait à s’appuyer sur certains médias, dont Analyse Média et AC News509, pour se présenter comme victime de marginalisation. Une stratégie qui, pour ses détracteurs, relève davantage de la communication de crise que d’un réel plaidoyer pour un retour fondé sur les compétences.

« Ce n’est pas un retour par mérite, mais une manœuvre de survie politique », confie un observateur de la scène publique. « Il veut réintégrer le système non pas pour servir, mais parce qu’il n’a plus d’alternative. »

Pour plusieurs organisations de jeunesse, ce revirement illustre un problème plus large : le manque de constance et de conviction chez certains jeunes leaders. « On ne peut pas prêcher le changement le matin et supplier pour un poste l’après-midi », déclare un militant interrogé par téléphone.
Ces critiques estiment que l’attitude de Richardson Séraphin risque de renforcer le cynisme d’une population déjà méfiante envers ses dirigeants et aspirants dirigeants.

L’affaire pose désormais un dilemme au gouvernement : céder ou non à la pression d’un ancien opposant devenu demandeur. Plusieurs voix s’élèvent pour appeler l’exécutif à ne pas céder, estimant qu’une réintégration enverrait un signal négatif en matière d’éthique publique.

En attendant, ce retournement de situation fait couler beaucoup d’encre et alimente les discussions, autant dans les médias que sur les réseaux sociaux. Qu’il obtienne ou non gain de cause, l’image de Richardson Séraphin sort durablement écornée de cet épisode.

La République