Violences contre la presse : le RHAJAC appelle à une mobilisation nationale pour défendre les journalistes

Alors que les atteintes à la liberté de la presse atteignent des sommets inquiétants en Haïti, le Réseau Haïtien des Journalistes Anti-Corruption (RHAJAC) tire la sonnette d’alarme. Dans une prise de position ferme publiée ce mercredi, l’organisation dénonce la multiplication des actes de violence visant les journalistes et réclame une réponse immédiate des autorités haïtiennes et des acteurs internationaux.

La déclaration, signée par Djovany Michel, secrétaire général du RHAJAC, revient sur les menaces grandissantes qui pèsent sur les professionnels des médias, en particulier dans la région métropolitaine de Port-au-Prince. « L’exercice du journalisme est devenu un métier de tous les dangers, surtout dans les zones contrôlées par des groupes armés comme la coalition “Viv Ansanm” », avertit M. Michel.

Un climat de peur et d’impunité

Selon le RHAJAC, les cas d’enlèvements, d’agressions physiques et même d’assassinats se sont multipliés ces derniers mois. Dans la majorité de ces cas, les auteurs ne sont jamais inquiétés. « L’impunité alimente la terreur », affirme le communiqué, soulignant que cette situation affaiblit considérablement la capacité des médias à jouer leur rôle de contre-pouvoir et de chien de garde de la démocratie.

Des médias précaires, une information menacée

Outre les menaces directes, les journalistes doivent composer avec une précarité croissante. Le RHAJAC déplore la détérioration des conditions de travail dans de nombreuses rédactions haïtiennes. Entre salaires impayés, absence de sécurité sociale et menaces permanentes, nombre de professionnels sont poussés à l’autocensure ou au silence. D’autres, parfois, cèdent aux pressions politiques ou économiques, au détriment de la déontologie journalistique.

Certaines stations de radio communautaires, en première ligne dans les zones rurales ou défavorisées, ont dû fermer ou fuir les régions qu’elles couvraient.

Le courage des journalistes salué

Malgré ce contexte alarmant, le RHAJAC salue l’abnégation de nombreux journalistes qui continuent de dénoncer la corruption, les exactions des gangs ou les dérives du pouvoir. « Ces femmes et ces hommes courageux incarnent la dernière ligne de défense de la vérité et de la justice en Haïti », affirme Djovany Michel.

Un appel à l’action collective

Le RHAJAC plaide pour une mobilisation nationale et internationale afin de mettre fin à cette spirale de violence. Il appelle les autorités à adopter des mesures concrètes pour protéger les journalistes et à mettre en place un mécanisme de soutien durable au secteur des médias.

« Sans une presse libre et protégée, c’est la démocratie haïtienne elle-même qui vacille », conclut la note.

La république