Artibonite : un homme d’affaires tué après son enlèvement

La population de Gros-Morne est en état de choc après la découverte, ce lundi 9 juin, du corps sans vie d’Élie Limage, propriétaire de l’hôtel Beau Rivage, enlevé le 31 mai dernier.
Âgé de 84 ans, ce notable avait été kidnappé à son domicile par des membres du gang « Kokorat san ras », actif dans la région. Malgré les efforts de sa famille, qui aurait versé au moins deux rançons, l’homme d’affaires a été exécuté froidement, abandonné dans les environs de la commune.
Ce meurtre brutal suscite une vague d’indignation parmi les habitants et les autorités locales.
Le maire de Gros-Morne, Hubert Cénac, a dénoncé un « crime de trop », pointant du doigt l’inaction de l’État face à la montée en puissance des groupes armés dans le Haut-Artibonite. « Nous lançons un SOS au gouvernement central. Gros-Morne est en train de sombrer. La population est à bout », a-t-il déclaré.
Élie Limage, naturalisé canadien, était revenu s’installer dans sa commune natale avec l’espoir d’y investir et de contribuer à son développement. Son assassinat incarne, pour beaucoup, la tragique réalité des Haïtiens de la diaspora qui, malgré leur volonté d’aider le pays, deviennent eux aussi les cibles de la violence incontrôlée qui ravage certaines régions.
Cet énième acte de barbarie rappelle l’urgence de restaurer l’autorité de l’État et de neutraliser les groupes armés qui terrorisent les populations.
À Gros-Morne comme ailleurs, les citoyens vivent désormais dans la peur permanente, tandis que les appels à une réponse sécuritaire ferme restent, jusqu’à présent, sans suite concrète.
Emmanuel Louissaint
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