À l’approche d’échéances électorales sensibles et dans un contexte de fortes tensions sécuritaires, la protection des journalistes et la liberté de la presse en Haïti deviennent des priorités urgentes. C’est dans cette optique qu’une rencontre stratégique a eu lieu ce mardi 3 juin 2025 entre le Représentant Résident de l’UNESCO en Haïti, Éric Voli Bi, et le Ministre de la Justice et de la Sécurité publique, Me Patrick Pélissier.
Au cœur des discussions : la sécurité des journalistes, la liberté d’expression et le rôle des médias dans le processus démocratique. Les deux parties ont convenu d’un renforcement de leur collaboration à travers plusieurs axes concrets.
Un plan d’action en cinq volets
Le partenariat prévoit notamment :
• La formation des Officiers de Police Judiciaire (OPJ) et des magistrats sur le traitement des crimes contre les journalistes, dans une logique de lutte contre l’impunité.
• Un dialogue renforcé entre forces de l’ordre et professionnels de la presse, particulièrement en période de manifestation, afin de limiter les tensions et violences.
• L’encadrement du rôle des médias en période électorale, pour favoriser une couverture équitable, inclusive et respectueuse du pluralisme politique.
• La protection physique des journalistes, avec des sessions de formation en sécurité, la mise à disposition de gilets pare-balles, casques et autres équipements adaptés.
• La réforme du paysage médiatique, incluant une stratégie nationale de lutte contre la désinformation, les discours de haine et la régulation responsable des médias numériques.
Une presse libre comme pilier de la démocratie
« Une presse libre et sécurisée est un pilier de la démocratie. Nous devons agir maintenant », a déclaré Éric Voli Bi à l’issue de la rencontre. L’UNESCO réaffirme ainsi son engagement aux côtés des autorités haïtiennes pour garantir un espace médiatique plus sûr, plus libre et plus responsable, essentiel au bon fonctionnement de l’État de droit.
Dans un pays où les journalistes sont de plus en plus exposés aux menaces, intimidations et agressions, cette collaboration marque une étape importante dans la protection de la liberté d’informer et du droit du public à être informé.
Emmanuel Louissaint