Le délégué départemental du Centre reste debout dans les combats à Mirebalais

Depuis plusieurs mois, le Plateau Central est plongé dans une tourmente sécuritaire sans précédent. Les communes stratégiques de Saut-d’Eau et de Mirebalais sont tombées sous le joug de groupes armés, et pourtant, dans ce contexte alarmant, une voix continue de se lever pour refuser la fatalité : celle du délégué départemental Frédérique Occéan. 

Ce haut représentant de l’État, bien que confronté à une administration centrale accusée d’indifférence, ne cesse de mener un combat acharné contre la criminalité et la désintégration sociale du département. « L’État central refuse de nous envoyer les moyens, mais nous ne renonçons pas à notre devoir envers la population », a-t-il déclaré.

Avec un effectif réduit et des ressources quasi inexistantes, Frédérique Occéan mise sur la mobilisation des forces locales, le dialogue communautaire et la collaboration avec les forces de l’ordre encore présentes pour résister.

Son leadership pragmatique, sa proximité avec la population et sa capacité à agir malgré l’adversité font de lui une figure respectée sur l’ensemble du Plateau Central. Plusieurs maires, CASEC, organisations de base et membres de la société civile ont salué sa présence constante sur le terrain, là où beaucoup d’autres représentants de l’État ont disparu.

Sous sa direction, des opérations ponctuelles ont permis de sécuriser temporairement certains axes routiers, d’organiser des distributions humanitaires pour les déplacés internes, et d’apporter du réconfort moral à une population à bout de souffle. 

Sa ténacité lui a valu non seulement l’estime des habitants mais aussi l’hostilité de groupes criminels qui voient en lui un obstacle à leurs visées.

Malgré tout, Frédérique Occéan tient bon. Pour lui, chaque visite dans une localité attaquée, chaque déplacement dans une école ou un centre de santé abandonné, est un acte de résistance.  Il incarne cette frange rare de fonctionnaires haïtiens qui, au lieu de fuir leurs responsabilités, choisissent de les affronter au péril de leur vie.

Dans ce contexte, le délégué réaffirme son engagement total envers la population du Centre. « Je ne suis pas ici pour chercher la gloire ni les privilèges, mais pour remplir ma mission envers ce département que j’aime profondément », martèle-t-il. 

Pour lui, chaque jour passé à Mirebalais ou à Saut-d’Eau, aux côtés des familles déplacées ou des forces locales en difficulté, est une manière de prouver que l’on peut servir l’État avec dignité, même dans l’oubli.

La République