MMS : le Kenya prévient son retrait à cause du manque de soutien international

Le Kenya qui dirige la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité (MMS) en Haïti a prévenu ce jeudi qu’il peut se retirer de la force multinationale en raison du manque de soutien international.

Dans un contexte où l’insécurité bat son plein dans l’aire métropolitaine de Port-au-Prince ainsi que dans d’autres villes de province, plus d’un s’interrogent sur les résultats de la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité (MMS) appelée à résoudre la crise sécuritaire en Haïti. 

Alors que la force multinationale a été approuvée puis reconduite un ans après par le Conseil de Sécurité des Nations, cette mission dirigée par le Kenya, peine à répondre efficacement aux exigences sécuritaires de l’heure. La raison pour laquelle, un an après le déploiement des premiers contingents de policiers kenyans, elle n’échappe pas aux critiques de ceux qui attendent le rétablissement de la sécurité dans la nation des Caraïbes.

Dans une lettre adressée au président du Conseil, Mohamed Irfaan Ali, et au secrétaire général de l’ONU, António Guterres, le président kenyan William Ruto a averti le Conseil de sécurité de l’ONU que son pays pourrait « revoir son engagement » envers la Mission multinationale de soutien à la sécurité (MSS) en Haïti, compte tenu de l’ échec massif de la communauté internationale à respecter ses engagements.

« Nous sommes obligés de revoir notre engagement », a écrit Ruto, appelant à une décision urgente avant l’expiration du mandat actuel de la mission.

Parallèlement, Ruto a déclaré que moins de 40 % du personnel promis a été déployé et que seulement 11 % du financement nécessaire pour la première année a été reçu. Il a aussi averti que les contrats clés pour les opérations logistiques de la mission sont sur le point d’ expirer et que sans directives claires du Conseil, le Kenya ne sera pas en mesure de continuer à diriger l’opération.

« Avec seulement 68 millions de dollars décaissés sur les 600 millions de dollars estimés, nous ne serons pas en mesure de continuer à diriger l’opération. C’est pour cette raison que nous sommes obligés de revoir notre engagement », a-t-il soutenu.

Depuis que la Mission Multinationale d’appui à la Sécurité (MMAS) a été déployée sur le sol national, ses responsables ont toujours déploré le manque criant de ressources, compromettant ainsi le bon rendement de la mission alors qu’elle est appelée à combattre l’insécurité persistante au côté de la Police Nationale d’Haïti (PNH).

Lors des affrontements intenses avec les gangs terroristes, deux policiers du pays d’Afrique de l’Est sont déjà tués alors que la force multinationale peine à reprendre le contrôle des territoires occupés par les bandes criminels qui terrorisent quotidiennement la population haïtienne.

Alix ISRAËL