Dans une note publiée ce mardi 2 juillet 2025, le parti politique Ansanm Pou Ayiti alerte sur l’effondrement de l’État haïtien et propose une série de mesures pour sortir le pays de l’impasse. Le parti appelle à un « nouveau départ planifié » face à une urgence qu’il qualifie de nationale.
Alors que Haïti traverse une crise multidimensionnelle sécuritaire, institutionnelle, humanitaire, Ansanm Pou Ayiti estime qu’il est encore possible d’éviter le pire. Pour cela, le parti appelle à une réponse patriotique, unifiée et résolue.
Dans sa déclaration, le parti dresse un bilan critique du Conseil présidentiel de transition (CPT), mis en place à la suite de l’accord du 3 avril 2024. Selon Ansanm Pou Ayiti, le Conseil n’a pas été à la hauteur des attentes : la sécurité reste hors de contrôle, la Conférence nationale n’a pas eu lieu, les élections sont reportées sine die et la réforme constitutionnelle est dans l’impasse.
« Le CPT n’a pas su gagner la confiance de la population », déplore le parti, qui reconnaît toutefois l’importance d’avancer vers une nouvelle Constitution pour réformer le système électoral et renforcer les institutions.
Le parti considère que la seconde moitié de l’année 2025 constitue une opportunité historique. Il appelle les responsables politiques à mettre de côté les intérêts personnels et partisans pour répondre à l’urgence du moment. L’organisation d’une Conférence nationale est placée au cœur de cette démarche de refondation.
Ansanm Pou Ayiti plaide pour des réponses concrètes face à l’insécurité. Le parti exige :
• Le démantèlement sans condition des gangs armés ;
• Le désarmement général ;
• Un plan de soutien aux déplacés internes ;
• Le logement des forces de l’ordre engagées dans les unités spécialisées ;
• La relance des activités académiques à l’Université d’État d’Haïti (UEH) ;
• Un programme spécifique d’aide aux femmes victimes de violences.
Dans un contexte de paralysie des vols nationaux et internationaux, le parti insiste aussi sur la nécessité de dialoguer avec les partenaires internationaux pour rétablir les conditions de mobilité. Ce retour à la normalité est, selon lui, essentiel à la relance économique, à la coopération sécuritaire et à la stabilité.
Enfin, le parti conclut sa note sur un message fort : Haïti peut encore réussir sa transition, à condition d’unir les forces vives du pays autour d’un projet commun. « Cela demande du courage, de l’unité et une volonté politique ferme », écrit Ansanm Pou Ayiti, qui se dit prêt à contribuer activement à cet effort collectif.
Emmanuel Louissaint