Assassinat de Jovenel Moïse : quatre ans plus tard, la justice piétine malgré des condamnations aux États-Unis

Jul 7, 2025 - 19:00
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Assassinat de Jovenel Moïse : quatre ans plus tard, la justice piétine malgré des condamnations aux États-Unis

Port-au-Prince, 7 juillet 2025 — Quatre ans après le meurtre brutal de l’ancien président Jovenel Moïse dans sa résidence privée à Pèlerin 5, l’affaire reste enveloppée de mystère et de frustrations. 

Ce lundi, une messe de requiem a été célébrée au Palais national pour marquer cette date sombre, mais derrière les prières et les discours officiels, les interrogations demeurent entières.

Malgré la tenue de plusieurs enquêtes en Haïti et aux États-Unis, les systèmes judiciaires des deux pays n’ont toujours pas révélé l’identité des véritables cerveaux derrière ce crime. Qui sont les commanditaires ? Qui a financé l’opération ? Quelles transactions ont permis la mise en œuvre de cette attaque planifiée contre un chef d’État en fonction ? Ces questions, essentielles à la quête de vérité, restent sans réponse.

Aux États-Unis, six individus, dont d’anciens militaires colombiens et des ressortissants haïtiano-américains, ont été reconnus coupables et condamnés dans le cadre de ce dossier. Mais ces verdicts, bien que significatifs, ne s’attaquent qu’à la partie opérationnelle du complot. Pour les familles, les proches du défunt et une partie de l’opinion publique haïtienne, ces condamnations ne suffisent pas : elles ne nomment ni les donneurs d’ordres ni les véritables bénéficiaires du crime.

En Haïti, l’enquête nationale piétine. Des juges d’instruction se sont succédé, certains se sont désistés, d’autres ont dénoncé des menaces. Le climat d’insécurité, de politisation et d’impunité rend difficile toute avancée notable. Le Conseil Présidentiel de Transition, qui a assisté à la messe de ce 7 juillet, a réaffirmé son engagement à défendre les principes démocratiques, mais s’est montré peu loquace sur l’évolution réelle du dossier judiciaire.

Pour de nombreux Haïtiens, l’assassinat du président Moïse symbolise la faillite d’un système incapable de protéger ses dirigeants comme ses citoyens. Quatre ans plus tard, l’absence de justice résonne comme un aveu d’impuissance, voire de complicité silencieuse, dans un pays où trop de crimes politiques demeurent impunis.

La République

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