La coalition de gangs Viv Ansanm inscrite sur la « liste de la honte » de l’ONU pour violations des droits des enfants

Jun 20, 2025 - 11:21
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La coalition de gangs Viv Ansanm inscrite sur la « liste de la honte » de l’ONU pour violations des droits des enfants
Nations unies, 20 juin 2025 — La principale coalition de gangs opérant en Haïti, « Viv Ansanm » (Vivre ensemble), a été ajoutée pour la première fois sur la « liste de la honte » de l’ONU, qui recense les groupes responsables de violations graves des droits des enfants en zones de conflits, selon le rapport annuel du Secrétaire général publié jeudi dernier. 
Le rapport accuse Viv Ansanm de multiples exactions, dont le recrutement et l’utilisation d’enfants soldats, les meurtres, les atteintes à l’intégrité physique, ainsi que les violences sexuelles, y compris des viols et des violences collectives, sans oublier les attaques contre des écoles et des hôpitaux.
« La coalition de gangs Viv Ansanm a été inscrite sur la liste pour le recrutement et l’utilisation [d’enfants], les meurtres et atteintes à l’intégrité physique, les viols et autres formes de violences sexuelles contre les enfants, et les attaques contre les écoles et les hôpitaux », précise le rapport.
En 2024, l’ONU a pu vérifier un total de 2 269 violations graves à l’encontre de 1 373 enfants sur le territoire haïtien :
213 enfants tués,
138 blessés,
566 victimes de violences sexuelles, parmi lesquelles 406 viols et 160 viols collectifs,
302 enfants recrutés par des gangs,
ainsi que des dizaines d’attaques ciblées contre des écoles et des hôpitaux.
Cette hausse dramatique représente une augmentation de 490 % par rapport à 2023, plaçant Haïti parmi les cinq pays les plus touchés au monde par ce type de violations contre les mineurs.
Le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a exprimé sa profonde inquiétude dans son rapport :
« Je suis profondément alarmé par la hausse des violations graves, en particulier le nombre de cas de recrutements et d’utilisation, de violences sexuelles, d’enlèvements et de refus d’accès humanitaire de la part des gangs armés. »
Le document recense les violations des droits des enfants dans une vingtaine de zones de conflit à travers le monde et nomme explicitement les groupes responsables.
C’est la première fois qu’un groupe armé haïtien est inscrit sur cette liste. Un responsable onusien, sous couvert d’anonymat, a déclaré :
« Même avec des informations partielles liées aux difficultés d’accès pour confirmer les violations, ce qui se passe est suffisamment horrible pour déjà fournir des chiffres terribles. »
Viv Ansanm est née au printemps 2024 de l’alliance des deux coalitions rivales G9 et G-Pèp, qui s’étaient unies pour tenter de chasser l’ancien Premier ministre Ariel Henry du pouvoir. Selon ce même responsable onusien, le groupe est désormais « probablement le plus brutal, le plus présent et celui contre lequel nous avons pu vérifier le plus de violations ».
Il grossit également en « absorbant de plus petits groupes » armés, consolidant ainsi son emprise sur plusieurs territoires haïtiens.
La République

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